Wednesday, December 30, 2020

Iran : un an après le soulèvement de novembre 2019

 https://www.revue-ballast.fr/iran-un-an-apres-le-soulevement-de-novembre-2019/

« Nous protestons contre des problèmes qui font partie d’un système global. Nous avons atteint un niveau de crise tel que le système ne peut plus les contenir », a dit un manifestant au milieu du soulèvement chilien. La même chose peut être dite par celles et ceux qui sont sortis des profondeurs de l’enfer social, en Iran : ils en avaient assez de la République islamique dans son ensemble. À l’instar des prolétaires qui ont façonné la vague mondiale des luttes en 2018–2019 — en Algérie, au Liban, au Soudan, au Chili ou encore en France avec les gilets jaunes —, celles et ceux qui ont participé au soulèvement iranien de novembre sont parvenus à la conclusion que leur avenir dépend de la mise à bas d’un système qui se reproduit par l’exploitation, la pauvreté de masse et la marchandisation des moyens de vie les plus élémentaires. Ceci posé, la crise à laquelle la République islamique d’Iran se voit actuellement confrontée ne peut être simplement attribuée à une « crise de légitimité ». Les sanctions étasuniennes n’en sont pas non plus l’unique cause. Il s’agit plutôt d’une crise de « gouvernementalité », c’est-à-dire d’une crise socio-économique, politique et idéologique — aggravée par les conséquences du réchauffement climatique et la crise épidémiologique du Covid-192.

La République islamique d’Iran ne peut que recourir à la violence pour faire taire les millions de personnes privées de droits démocratiques fondamentaux et des moyens élémentaires de reproduction sociale (logement, santé, éducation, emploi, air respirable, eau potable…). La répression brutale du soulèvement de novembre 2019 a mis en lumière à la fois la profondeur de la crise et le degré de radicalisation de la jeunesse, dont l’existence sociale est devenue de plus en plus insupportable. Dans certaines villes, et en particulier celles habitées par des « minorités » ethniques racialisées telles que les Arabes ou les Kurdes, les chars du gouvernement ont roulé dans les rues tandis que les forces gouvernementales affiliées utilisaient des mitrailleuses lourdes de type DShk3.

Bien que la République islamique d’Iran tire son origine de la violence inhérente à tout projet de gouvernement et continue de dépendre structurellement de la violence propre à tout régime autoritaire, la répression du soulèvement de novembre s’est avérée aussi choquante que sans précédent — du moins, depuis la consolidation complète du pouvoir à la suite de la guerre Iran-Irak en 1988. Au regard de la nature inédite de cette violence étatique, la situation actuelle ressemble de plus en plus aux premiers temps de la République islamique d’Iran (1979–1988) : la violence d’État systématique était alors utilisée comme moyen d’établir le régime. En d’autres termes, le pouvoir des « révolutionnaires » islamistes n’aurait pu être consolidé sans la guerre ethnonationaliste déclarée par Khomeiny contre les « minorités » ethniques — comme les Kurdes, les Arabes et les Turkmènes —, sans la guerre patriarcale lancée contre les femmes et leur corps (le plus évident : le hijab obligatoire) et, bien sûr, sans le massacre de milliers de dissidents politiques dans les prisons durant la première décennie de l’ère post-révolutionnaire. Le « retour » actuel de cette ère antérieure s’exprime le plus nettement dans les images et les vidéos qui montrent la police en train de tirer sur la poitrine et la tête de manifestants au cours du dernier soulèvement, ainsi que dans les exécutions de personnes « ordinaires » au cours des mois qui ont suivi. Ceci dans un contexte où la base de soutien du mouvement avait considérablement diminué par rapport à ses premiers jours.

La révolution ne sera pas télévisée

La République islamique d’Iran fait l’objet de soulèvements massifs à un rythme chronique — chaque mobilisation s’avouant plus conflictuelle que la précédente. Le soulèvement de novembre en 2019 était autrement plus étendu et « militant » que celui de 2017–2018, lorsque les étudiants de gauche exprimèrent à Téhéran, pour la première fois, un refus du système dans son ensemble : « Réformistes, extrémistes, le jeu est terminé ! » Plus important encore, la République islamique d’Iran est confrontée à des luttes et des mouvements de plus en plus nombreux de travailleurs, d’étudiants, d’enseignants, de retraités, de femmes et de minorités ethniques et religieuses. Ces deux « niveaux » de lutte — le soulèvement spontané de masse et les formes plus organisées de résistance — sont interdépendants. Le premier a radicalisé le second, le rendant plus politique qu’auparavant. Ainsi, les revendications de certaines parties de la classe ouvrière se sont écartées de l’amélioration des conditions de travail, des salaires et de la dé-privatisation pour se tourner vers la gestion autonome des usines et des alternatives radicales4.

 

« La République fait l’objet de soulèvements massifs à un rythme chronique — chaque mobilisation s’avouant plus conflictuelle que la précédente. »

Malheureusement, les effets écrasants de la crise et la subjectivité politique des opprimés sont sous-représentés, ou mal représentés, dans les médias — notamment occidentaux. En ce qui concerne l’action politique, ce n’est qu’à travers la figure de l’activiste des droits de l’Homme que les récits de subjectivités politiques y trouvent leur chemin. Pendant ce temps, les médias mainstream déforment bien souvent la crise en la présentant comme le produit des sanctions étasuniennes ; en réalité, en Iran, le néolibéralisme est structuré par la corruption systématique de son oligarchie dirigeante « rentière » ainsi que par l’intégration de son économie au capitalisme mondial. Cela ne veut pas dire que les sanctions économiques imposées aient été insignifiantes, ni qu’il faille sous-estimer leurs effets extrêmement destructeurs et négatifs sur des millions de vies en Iran : au contraire. L’ensemble actuel de sanctions économiques a non seulement privé les gens de l’accès aux médicaments de base pour les maladies chroniques, mais également contribué efficacement à la dépression croissante du rial [monnaie iranienne, ndlr] sur le marché mondial. Les sanctions économiques ont sans conteste intensifié la crise, mais elles ne peuvent être considérées comme sa condition fondamentale et sa cause ultime. Malgré cela, la stratégie idéologique de la République islamique d’Iran pour justifier la crise économique est de présenter tous les problèmes « intérieurs » comme des problèmes « géopolitiques » — comme provenant, donc, de l’extérieur de l’Iran et résultant des actions entreprises par ses ennemis impérialistes.

 

Pseudo-anti-impérialisme

Malgré la menace bien réelle et réactionnaire posée par les puissances impérialistes, ce que la gauche internationaliste doit examiner sérieusement, c’est la prétention de la République islamique d’Iran à être un État « anti-impérialiste ». Depuis la Révolution de 1979, les classes dirigeantes iraniennes ont acquis une légitimité grâce à un discours manipulateur « anti-impérialiste » par lequel les interventions géopolitiques des Gardiens de la Révolution dans la région sont justifiées comme un moyen de dissuasion contre l’impérialisme américain et ses alliés (en particulier Israël et l’Arabie saoudite). Ce discours a pris un nouvel élan après les atrocités impérialistes américaines en Irak et en Afghanistan, et l’intensification consécutive des rivalités géopolitiques dans la région. C’est cette propagande de longue date qui a trompé certaines fractions de la gauche mondiale, en les transformant purement et simplement en partisans de la République islamique d’Iran5.

 

 

Les pseudo-anti-impérialistes de gauche ferment les yeux sur la répression politique et la dépossession des peuples à l’intérieur de l’Iran, ou bien ils reconnaissent les problèmes « internes » mais les minimisent activement en soutenant que « l’axe de la résistance » [l’axe Iran-Irak-Syrie-Hezbollah, ndlr] a la « priorité » sur les antagonismes « internes » en Iran — comme si la République islamique d’Iran était une véritable force anti-impérialiste6… Ces pseudo-anti-impérialistes formulent le problème de façon faussement binaire : soit nous devons choisir le camp de l’Iran, d’Assad, du Hezbollah et de la Russie-Chine, soit nous sommes confrontés à l’Empire global des États-Unis et de ses alliés. Ils passent sous silence les interventions de la République islamique d’Iran en Irak, au Liban, en Palestine, en Syrie et au Yémen, qu’elles soient directes ou indirectes, à travers son soutien militaire, économique et idéologico-politique aux forces réactionnaires — telles que les Hachd al-Chaabi [milices irakiennes à majorité chiite, ndlr], le Hezbollah, le Hamas, Assad et les Houthis [mouvement armé yéménite, ndlr]. Les pseudo-anti-impérialistes s’opposent à l’impérialisme américain en défendant sans position critique les interventions régionales de la République islamique d’Iran.

Il ne s’agit pas de « choisir » entre deux monstres, mais bien plutôt de trouver une « troisième voie » à même de dépasser ce faux dualisme. La révolution d’octobre en Irak et les luttes actuelles en Iran ouvrent la voie à une telle alternative, en rejetant à la fois la République islamique d’Iran et ses mercenaires, d’une part, et les États-Unis, de l’autre. Si la gauche croit en l’internationalisme, alors le masque « anti-impérialiste » doit être ôté du visage de la République islamique d’Iran. Cela peut être fait en portant la voix des luttes à l’intérieur de l’Iran et en dénonçant les atrocités du régime dans la région, et en s’opposant, simultanément, à l’impérialisme mondial des États-Unis, de la Chine et de la Russie.


  1. L’amnistie a fait état de 304 personnes mais Reuters avance le chiffre de 1 500.
  2. Voir, à ce propos, l’interview de deux camarades anonymes iraniens.
  3. Cela s’est produit à Mahshahr, une ville majoritairement arabe de la province du Khuzestân, au sud de l’Iran, qui possède un site pétrolier stratégique clé. Les manifestants ont bloqué la route principale menant à ce site. Un autre exemple est une vidéo publiée sur les réseaux sociaux : elle montre la milice Bassidji en train de tirer sur les manifestants kurdes à Javanrood, une ville kurde de la province de Kermânchâh.
  4. L’usine de traitement de la canne à sucre Haft Tappeh, dans la ville de Shousha, est emblématique de ce mouvement : après des années de lutte pour le paiement de leurs salaires, les travailleurs et les travailleuses ont lancé une grève en novembre 2018 pour réclamer l’autogestion de l’usine. Malgré une sévère répression, leur mobilisation se poursuit. Au printemps 2020, ils lanceront une grève de plus de 50 jours pour demander le paiement de leurs salaires, et continueront de réclamer l’autogestion de l’usine [ndlr].
  5. Voir, par exemple, l’article catastrophique publié sur une plateforme française de « gauche radicale », dans lequel le général Soleimani est présenté comme un « héros » combattant contre Daech et les forces impérialistes dans la région.
  6. À propos des discussions qui ont lieu au sein de la gauche anticapitaliste française, voir, par exemple, cette tribune de syndicalistes CGT. Ou la lettre de La Chapelle Debout et la Cantine syrienne, adressée au Collectif Ni États de guerre ni états d’urgence [ndlr].

v

 


Monday, December 21, 2020

باز هم اعدام، این بار در بلوچستان

این ماشین کشتار را از کار بیندازیم

اعدام بهنام و شعیب ریگی در سحرگاه شنبه 29 آذر ماه در زندان زاهدان حلقه ای ست از زنجیرۀ کشتارِ چهل و دو سالۀ جمهوری اسلامی. جمهوری اعدام همچنان بی هیچ رحم و تبعیضی قربانی می گیرد. هدف بر همگان روشن است: وحشت آفرینی و قدرت نمایی این نظام فاسد ضدمردمی برای نجات از مهلکه بحران و بی ثباتی. آن هم درست در روزهایی که رژیم از هر زمان دیگر، بی پایه تر و منفورتر شده است. به یک معنا مهم نیست که بهنام و شعیب به چه جرمی زندانی و اعدام شدند. قتل این دو جوان نیز مانند هزاران اعدامی دیگر به دست دستگاه قضایی ـ امنیتی رژیم نامشروعی انجام شد که بر قوانین قرون وسطایی و تفتیش عقاید و شکنجه استوار است.

بهنام و شعیب، بلوچ بودند و در نتیجه پیشاپیش محکوم به زندگی در زنجیرِ ستم و تبعیض طبقاتی، ملی و مذهبی؛ در سرزمینی گرفتار فقر و محرومیت دیرینه. «غریبه» بودن بهنام ها و شعیب ها، معمولا به گمنام ماندن و نادیده گرفته شدن این محروم ترین محرومان می انجامد. معمولاً واکنش به موقع و درخوری به سیاست سرکوب و اعدامی که حاکمیت در مناطقی مثل بلوچستان، کردستان و خوزستان به پیش می برد نشان داده نمی شود. در مورد اعدام ها نباید ساکت نشست. فارغ از تفاوتی که هر یک از ما می توانیم با مرام، زبان و یا طبقه محکومان داشته باشیم، باید زبان به اعتراض باز کنیم اگر واقعا می خواهیم ماشین کشتارِ جمهوری اسلامی را از کار بیندازیم. دستی که طناب دار را بر گردن ریگی ها می اندازد، همان دستی است که جان نوید افکاری، روح الله زم، دیاکو رسول زاده، مصطفی صالحی، صابر شیخ عبدالله و... را می گیرد؛ همان دستی است که کشتار بزرگ هزاران زن و مرد زندانی سیاسی در تابستان 1367 را می آفریند و فجایع دهه 60 را؛ و همه تیرباران ها را از همان روز استقرار جمهوری اسلامی . پایه های این رژیم بر خون استوار است.

جمهوری اسلامی ایران جنایاتش را آگاهانه با سیاست «شل کن سفت کن» به پیش می برد. امروز دو نفر را در گوشه ای از کشور به قتل می رساند و هم زمان چند زندانی را در گوشه ای دیگر به قید وثیقه «آزاد» می کند. امروز به مبارزان و دگراندیشان این یا آن اقلیت ملی یورش می برد و فردا حمله اش را روی فعالین جنبش کارگری یا جنبش زنان متمرکز می کند. رژیم می کوشد امید واهی به کاهش سرکوب را در بین قشرهای مختلف رواج دهد تا از شکل گیری و تقویت یک جنبش سیاسی اعتراضی عمومی علیه حکومت و نظام جلوگیری کند.

مبارزه علیه احکام اعدام فقط در صورتی می تواند موثر باشد و رژیم را وادار به عقب نشینی کند که به شکل مستمر و عمومی پیش برده شود. این زمانی میسر خواهد شد که نه فقط جلوگیری از اعدام این یا آن زندانی بلکه به طور کلی خواست لغو مجازات اعدام، در کنار خواست آزادی کلیه زندانیان سیاسی و عقیدتی، به یکی از خواسته ها و شعارهای عمومی مردم تبدیل و در هر حرکت اعتراضی و پای هر بیانیۀ مبارزاتی ابراز شود. لغو مجازات اعدام در کلیت و تمامیت آن؛ بدون هیچ تبصره، بدون هیچ اما و اگر؛ بدون هیچ مورد «ویژه» یا شرایط «استثنایی»؛ حتی به دور از این استدلال فایده گرایانه که ما مخالف مجازات اعدامیم چون بیش از همه گریبان نیروهای انقلابی و چپ را می گیرد. با این نوع استدلال نمی توان نگرش و رویکرد و روش آلترناتیو انقلابی را در جامعه انتشار داشت و تصویر و چارچوب درستی از نظام سیاسی و قضایی ای که می توان و می باید جایگزین نظام سرکوبگر و ضدمردمی حاکم کرد به پیش نهاد.

 

Friday, December 18, 2020

نگاهی به خیزش اخیر در باشور کردستان ( کردستان عراق)

 

بدنبال افزایش اختلاف بین حکومت حریم کردستان  و حکومت فدارال عراق و قطع بودجه مربوط به دستمزد کارمندان دولتی از سوی بغداد، به مدت چهار ماه است که کارمندان باشور کردستان حقوقی دریافت نکرده اند. این مسئله بخصوص در زمانی  کە همه دنیا با پاندمی کرونا درگیر می باشد، بحران و فشار اقتصادی بسیار زیادی بر مردم و به ویژه بر قشر کم درآمد جامعە وارد کرده است.

از این رو مردم استانهای سلیمانیە و حلبجە بیش از ده روزا ست که تظاهرات گسترده ای را سازمان داده اند. این دو استان کە بطور تاریخی تحت حاکمیت حزب اتحادیە میهنی می باشند، بە منطقە سبز معروف هستند. در مقابل استان های اربیل و دهوک کە بە طور غیر رسمی به آنها منطقە زرد هم گفتە میشود، هموارە تحت حاکمیت حزب دموکرات کردستان بودە و اغلب در اثر شدت بالای سرکوب،  بسیار کمتر شاهد تظاهراتی این چنینی درمناطق خود بودە است.

این اولین باری نیست کە مردم باشور در مقابل حاکمانی کە بطور مداوم آنان را درگیر بحران نان کردە اند، بە پا می خیزند. بعد از تثبیت قدرت در کردستان و بخصوص بعد از بهار عربی، مردم این بخش از کردستان هموارە در مقابل فساد و ناعدالتی های اجتماعی حاکمانشان ایستادە اند. آنان شورش ١٧ شوبات را در سال ٢٠١١ خلق کردند و بعدها در سالهای ٢٠١٥ و در ٢٠١٩ و اینبار در ٢٠٢٠ دوبارە بە خیابانها برگشتند. البته حکومت هم بە کمک تجهیزات غربی، روز بە روز در سرکوب های خشونت آمیزش متبحرتر شدە است، بطوریکە در تظاهرات اخیر تاکنون ١٠ نفر کشتە و بیشتر از ٦٠ نفر زخمی و تعداد زیادی هم دستگیر شدە اند.

بحران سیاسی و اقتصادی در باشور کردستان مانند  سایر مناطق دیگر خاورمیانە، به یک بیماری مزمن تبدیل شده است. اگرچە بخشی از این بحران در کردستان بە اختلافات دائمی بین اربیل و بغداد برمیگردد و این اختلافات بخصوص ناشی از زیادەخواهی های بغداد و زیرپا گذاشتن تعهداتش نسبت بە کردستان است، مثلا خودداری گاه ناگاهش از پرداخت کامل١٧ درصد سهم کردستان از بودجە ملی در سال، اما ریشەی اصلی بحران ها بیشتر برمیگردد بە ساختار سیاسی و اقتصادی باشور کە بر اساس فساد و توسط دو خانوادەی حاکم بر کردستان، یعنی بارزانی و طالبانی بنیان گذاشتە شدە است. هدف غایی این دو خانوادە قبضە کامل درآمد هنگفت نفتی کردستان است، مسئلە ای کە بە عامل اصلی اختلاف بین اربیل و بغداد تبدیل شدە و این دو خانوادە را به دامن دو همسایە خود یعنی ایران و ترکیە انداختە است. همسایەهایی کە از سالها پیش با پیش بردن سیاست های جاه طلبانە ی خود در باشور هم در پی سرکوب کردهای باکور و ڕۆژهەڵات ساکن باشور بودە اند و هم بدنبال گرفتن کامل بازار باشور برای فروش کالاهای خود هستند. در این میان ترکیە بە اندازە ای پیش رفتە کە دور نیست باشور را بە شبە مستعمرە ای درآورد، این کشور با بستن قراردادی ٥٠سالە با باشور در سال ٢٠١٣ فروش نفت این منطقە را کاملا بە خود وابستە کردە است. از طرفی دیگر نباید فراموش کنیم کە بعد از جنگ خلیج فارس و رهایی باشور کردستان از چنگ صدام، عملا این بخش از کردستان بە یکی از مناطق تحت نفوذ آمریکا جهت پیشبرد سیاست های امپریالیستی اش تبدیل شد.

وضعیت بیان شدە از طرفی و همینطور خیزش های پی در پی مردم در این چند سال اخیراز طرفی دیگر، درس های قابل تاملی برای کردها و حتی سایر ملل تحت ستم منطقە در خود دارد. از طرفی هم شناخت نکات مشترک زیادی که بین این خیزش ها با خیزشهای سایر کشورها در منطقه وجود دارد ما را در فهم عوامل این رویدادها و البته ایجاد همبستگی منطقه ای کمک میکند.

رویگردانی مردم از کلیت سیستم و رادیکال شدن روزافزون معترضان ویژگی برجسته خیزش اخیر بود. اگر در ١٧شوبات بالاخرە اپوزیسیون داخل یک حزب، یعنی گۆڕان در درون اتحادیە میهنی توانست رهبری تظاهرات را بر عهدە بگیرد - همانطور کە سبزهای اصلاح طلب توانستن کنترل جنبش ٨٨ در ایران را بدست بگیرند- در اعتراض های اخیر دیگر اعتمادی بە هیچ تشکل داخل سیستمی نبود. بە آتش کشیدن دفاتر تمامی احزاب در باشور عملی کردن همان شعار " کلهم یعنی کلهم" در لبنان و " اصلاح طلب، اصولگرا، دیگە تمومە ماجرا"  در ایران بود. همچنین خیزش اخیر باشور مثل آنچە در ایران ٩٦ و ٩٨ و عراق ٢٠١٩ روی داد، خیزش طبقە پایین و برای نان و بیعدالتی اجتماعی بود، در حالیکه طبقە متوسط و روشنفکرانش، خودشان را در پستوی خانەها پنهان کردە بودند. همە این اشترکات فرصتی مناسب برای فراهم کردن پلی میان ستمدیدگان منطقە است.

در این میان شاید ایدەهای ڕۆژئاوا و همینطور خیزش ٢٠١٩ عراق بتوانند الگوی مناسبی برای این خیزش ها باشند. در بغداد معترضان توانستند برای چندین هفتە خیابان ها را اشغال نمودە، چادر بزنند و فضای خود را تولید کنند، این فرصتی داد تا دیسکورس مقاومت خودشان را شکل بدهند و همین می تواند پیوندی باشد بین این خیزش با خیزش های آتی، تا اینبار با سازماندهی بهتر و قویتر ظاهر شوند. امری کە در جاهای دیگر تا کنون اتفاق نیفتاده است. 

اما چە درسی می توانست برای خود کردها داشتە باشد؟ هدفی کە در ابتدا بارزانی و بعدها اتحادیە میهنی برایش دست بە شورش زدند، رهایی کردستان از قدرت مرکزی بغداد بود، امری کە در آن اگرچه موفق شدند، اما این دو گروە هرگز نتوانستن  از ناسیونالیسم فراتر رفته و ایدە رهایی را در دوران شورش آنچنان بپرورانند که در فردای روز پیروزی، مکانیسم های ساخت جامعه ای برابریخواه و آزاد تا حدودی مشخص و عملی گردد. چرا که ایده ی رهایی (یا همان سەربەخۆیی در کردی) به خودی خود و به تنهایی نمی تواند سیستمی  سیاسی و اقتصادی بنیان نهد. از این رو در نهایت این سرمایه داری بود که ( تا حدودی با رنگی از اسلام سیاسی ) غالب شد و سیستم  موجود در باشور امروز را شکل داد. ایدە ای که نه تنها توان  جوابگوی مشکل اصلی جامعە کە همانا بی عدالتی اجتماعی است، را ندارد بلکه خود عامل اصلی آن می باشد. ناتوانی کە حتی عدە ای از مردم را بە ارتجاع کشاندە تا آرزوی بازگشت بە دورە صدام را داشته باشند.

چاوخشاندنێک بەسەر ڕابوونی ئەمدواییەی باشوور

بە هۆی ناکۆکی نێوان حکوومەتی هەرێمی کوردستان و حکوومەتی فیدراڵی عێراق و ڕاگرتنی ناردنی مووچە لە لایەن بەغداوە، ماوەی چوار مانگە فەرمانبەرانی حکوومەت لە باشووری کوردستان مووچەیان وەرنەگرتووە و تەنانەت هی مانگەکانی پێشووتریشیان بە ناتەواوی (چارەکە مووچە یان نیوەمووچەوەرگرتووەئەمە لە کاتێکدایە کە نەخۆشی کۆرۆنا هەموو ناوچەکەی تەنیوەتەوە و بۆتە هۆی قەیران و زەختێکی زۆر بەتایبەت لە سەر خەڵکی کەمداهات و هەژار.

هەر بۆیە لە هەردوو پارێزگای سلێمانی و هەڵەبجە کە دەکەونە زۆنی سەوز واتە زۆنی ژێر دەسەڵاتی حێزبی یەکێتی نیشتمانیی کوردستان، بۆ ماوەی زیاتر لە دە ڕۆژە خەڵک ڕژاونەتە سەر شەقامەکان و بەردەوامن لە ئەنجامدانی خۆپیشاندان. ئەمە لە حاڵێکدایە کە خەڵکی هەردوو پارێزگای هەولێر و دهۆک واتە زۆنی زەرد کە لەژێر ڕکێفی حیزبی پارتی دیمۆکراتی کوردستانی عێراقە، بە هۆی سەرکۆت کردنی توندوتیژ و میلیتاریزەکردنی دەڤەرەکە، تا ئێستە نەیانتوانیوە وەک پێویست خۆیان ڕێک بخەن بۆ بەڕێوەبردنی خۆپیشاندان و ناڕەزایی بەربڵاو لەسەر شەقامەکان. ئەمە یەکەمجار نییە کە بەتایبەت خەڵکی زۆنی سەوز بەوچەشنە دژ بە دواکەوتنی مووچە و نەبوونی خزمەتگوزاری گشتیی و تێکەوتن لە قەیرانی نان، هەڵدەستنەوە. لە پاش سەقامگیربوونی دەسەڵاتی کوردی و دوابەدوای هاتنەئارای بەهاری عەربی، خەڵکی ئەم پارچەیە بەردەوام لە بەرامبەر گەندەڵی و نایەکسانی کۆمەڵایەتییدا خاوەن هەڵوێست بوون و شەقامەکانیان کردوەتە گۆڕەپانی دەنگهەڵبڕینی خۆیان. ئەو خەڵکە شورشی ١٧ شوباتی ساز کرد لە ٢٠١١ و دواتریش لە ٢٠١٥ و ٢٠١٩ و ئێستەش لە دێسەمبەری ٢٠٢٠ گەڕاوەتەوە  سەر شەقامەکان. لەولاشەوە دەسەڵات  لەبری گوێدان بە قسە و داخوازی خەڵک، هەرجار بە ئامرازی پێشکەوتووانەتری ڕوژئاوایی، دڕندانەتر بەرەنگاری خۆپیشاندەران بوەتەوە.  لەئەنجامدا لەم ماوەی دە ڕۆژی سەرەتای خۆپیشاندانەکانی ئەمساڵدا ١٠ کەس کوژراون و. زیاتر لە ٦٠ کەسیش بریندار بوون و ژمارەیێکی زۆریش گیراون.

قەیرانی سیاسی و ئابووری لە باشووری کوردستان وەک شەوینەکانی‌تری ناوچەکە بوەتە نەخۆشیەکی نەبڕاوە و بەردەوام. بەشێک لە هۆکارەکانی ئەم قەیرانانە دەگەڕێنەوە بۆ ململانێ نێوان هەولێر و بەغدا و زێدەخوازی و ملهۆڕی دەسەڵاتی بەغدا لە بەرامبەر مافە چەسپاو و بنەڕەتییەکانی خەڵکی کوردستان، بۆ نموونە زۆرجار سەدا ١٧ ی بوودجەی گشتیی بۆ هەرێم نەناردووە و یان لە نموونەی ئەمساڵدا، دایبەزاندووە بۆ سەدا ١٢، بەڵام بەشێکی گرینگی قەیرانەکە ئەگەڕێتەوە بۆ شێوازی داڕشتنی دەسەڵاتدارێتی و بنەما داڕزیوە سیاسی و ئابووریەکانی جووتبنەماڵەی بارزانی و تاڵەبانی کە لەسەر گەندەڵی دامەزراوە. ئامانجی سەرەکی  ئەم دوو بنەماڵەیە دەستبەسەردا گرتنی تەواوی داهاتی نەوت و گازی کوردستانە و هەر ئەمەش بوەتە هۆی تەشەنەسەندنی ململانێ لەگەڵ بەغدا و  هاوکات هانا بردنی جووتبنەماڵە بۆ تورکیا و ئێران. ئەم دوو دراوسێیە لەمێژە بەردەوامن لە پێشبردنی سیاسەتە پاوانخوازانەکانیان لە باشوور چ لە بواری سیاسی بۆ سەرکوت کردنی کوردەکانی باکوور و ڕۆژهەت و چ لە بوار ئابووری بە پێشخستنی مەسرەفگەرایی و بەرخۆری و داماڵینی باشوور لە بەرهەمی خۆماڵی و پاشان دەسبەسەرداگرتنی بازاڕەکەی یەوێ. لەم ناوەدا بەتایبەت تورکیا توانیوێتی باشوور بکاتە نیوەکولونیێک بۆخۆی و بە گرێبەستێکی نەوتی لە ٢٠١٣ بەولا فرۆشی نەوتی باشووری بۆ ماوەی ٥٠ ساڵ بەستووەتە بە خۆیەوە و خۆی کردووە بە براگەورەی جووتبنەماڵە بەتایبەت هی پارتی. لە لایێکی تریشەوە لە ئاستی نێونەتەوەییدا، لە دوای شەڕی کەنداو و ڕزگاربوون لە چەپۆکی بەعس، باشور بەتەواوی بووە بە پێگەیێک بۆ بەڕێوەبردنی سیاسەتە ئێمپێریاڵیستیەکانی ئەمریکا لە ناوچەکە.

ئەم دۆخە لە باشوور و هەروەها ئەم هەستانەوە بەردەوامە لە لایەنی خەڵکەکەی ئەتوانێ وانەی زۆری تیا بێ بۆ کورد و بۆ گەلە چەوساوەکانی‌تریش. دیارە ئەم سەرهەڵدانە خاڵی هاوبەشی زۆرە لەگەڵ رووداوەکانی ناوچە و ناسینی ئەم خاڵانە یارمەتیمان دەدەن باشتر هۆکارەکانی ئەم رووداوانە و سەرچاوەکانیان بناسین. بێزاربوونی خەڵک لە تەواوەتی سیستەم و ڕادیکاڵبوونەوەی خۆپیشاندەران لەناو شۆرشەکانی ئەم ساڵانەی دواییدا زۆر روونە، ئەگەر ١٧ ی شوبات هێشتا ئوپۆزیسیونی ناو حیزبێکی دەسەڵاتدار وەک گۆڕانی ناو یەکێتی توانی بێتە رێبەری شوڕشەکە- هەر وەک سەوزە رێفورمخوازەکانی ئێران توانیان ببنە رێبەری بزووتنەوەی ٢٠٠٩ لە ئێران- شوڕشەکانی ئەمجارە دژی هەر چەشنە دەسەڵات و حیزبێکن. سووتاندنی بارەگاکانی سەرجەم حیزبەکان دووپاتی ئەم درووشمەی لوبنانیەکان بوو وا ئەیانوت " کلهم یعنی کلهم" یا خود خوێندکاران لە تاران وا ئەیانوت " اصلاح طلب، اصولگرا، دیگە تمومە ماجرا" (چاکسازیخواز، بناژۆخواز بەرەو دۆڵێ داوێژن باز). لە لایێکی ترەوە شورشەکانی ئەمجارە لە باشوور هەر وەک لە ئێران و عێراق شوڕشی نان بوو و ئەوە چینی خوار بوون کە هاتنە سەر شەقام و ئەوە رووناکبیر و چینی مامناوەند بوون کە خۆیان لە پەناوپەسیوی ماڵەکان حەشار دابوو. ئەم خاڵە هاوبەشانە دەرفەتێکی باش ئەڕەخسێنن بۆ پێکهێنانی پردێک لەنێوان چەوساوەکانی ئەم ناوچە شڵەژاوەی ڕۆژهەڵاتی ناڤین.

لەم نێوانەدا ئیدەکانی ڕۆژئاوا و هەروەها  جووڵانەوەی ٢٠١٩ لە بەغدا دەتوانن نموونەگەلی باش بن بۆ هەمووان. لە بەغدا خەڵک توانی بۆ ماوەی چەن هەفتە لە شەقامەکان بمێنێت و خێمە هەڵ بدا و ئەم مانەوە و چۆڵنەکردنە، سپەیسێکی درووست کردبوو کە بووە هۆی ساز کردنی دیسکورسی بەرخۆدانی تایبەت، دیسکورسێک کە ئەتوانێ ئەو شۆرشە بە شۆرشگەلی پاش خوی گرێ بداتەوە و چوارچێوەی بۆ درووست بکا تا بەهێزتر بچنە پێش، شتێکە هێشتا لەناو جووڵانەوەکانی باشوور و ئەو ناوچانەی‌تر نەهاتوەتە گۆڕێ.

بەڵام بۆ کورد خۆی چ ئەزموونێک و وانەیەکی تێدایە؟ پارتی و یەکێتی بەپشتبەستن بە جەماوەری لەخۆبردوو و فیداکاری ملیۆنی گەلی باشوور و بە ئامانجی سەربەخۆیی بۆ کوردستان چەخماخەی شۆڕشیان هەڵگیرساند و لانیکەم بە پێی یاسای عێراق توانیان ئەم ئامانجە بۆ خەڵک بەدی  بێنن. بەڵام ئەو دوو حیزبە قەت نەیانتوانی لە ناسیۆنالیسمی پریمیتیو تێپەر بن و ئیدەی سەربەخۆیی وا دابڕێژنەوە کە چۆنیەتی درووست کردنی سیستمێکی یەکسانیخواز و ڕزگاریخوازمان بۆ دواڕۆژی سەربەخۆیی لێ دیار و نزیک بێت. هەر بۆیە ئەوە سەرمایەداری بوو کە توانی زاڵ ببێت بە ڕەنگ و بۆنێکی ئیسلامیانەوە، ئەوەی ئەمرۆ لە باشوور دەیبینین بەرهەم بێنێت. سیستەمێک کە نەک بۆ چارەسەرکردنی کێشە سەرەکیەکە، هەر ئەوەی کە خەڵکی هێناوەتە سەر شەقام، واتە نایەکسانی کۆمەڵایەتی، هیچ وەڵامێکی پێ نییە، بگرە خۆی سەرچاوەی کێشە کەڵەکەبووەکانە و ئەوەیە کە دەبینین خەڵکی وەڕەز کردووە و زۆرجار دەبیستین ئاوات بخوازن بە سەردەمی سەدام!

به مناسبت سالگرد خیزش آبان 98 در ایران

ما علیه مشکلاتی به پا خاستیم که سرتاپای سیستم را در برگرفته است. بحران به جایی رسیده که ما متوجه شدیم سیستم دیگر توانایی حل آن را ندارد.

یک معترض شیلیایی[1]

 اواخر آبان 1398 (اواسط نوامبر 2019) دهها هزار نفر در بیش از صد شهر ایران به مدت روز به خیابانها آمدند. این خیزش در اعتراض به افزایش یک شبه و سه برابری قیمت بنزین صورت گرفت. گرچه این ریاضت اقتصادی ازسوی صندوق بین المللی پول پیشنهاد شده بود، این دولت بود که با خشونت تمام آن را اجرا کرد. طی این 5 روز، با قطع اینترنت در سراسر کشور سپاه پاسداران، بسیج و نیروی انتظامی در سکوت محض خبری بین 304 تا 1500 نفر از معترضین را به قتل رساندند[2]. نفر در آن چند روز و روزهای مابعد آبان دستگیر شدند که بسیاری از آنان شکنجه و در نهایت به حبس های طولانی مدت و حتی اعدام محکوم شدند. با وجود این، معترضان به طور خودجوش و با شجاعت مثال زدنی خود را سازماندهی و در خیابان ها سنگربندی کردند ، فضای عمومی را به اشغال خود در آوردند، چندین بانک را آتش زدند و نهایتاً از خود در مقابل حاکمیت تا دندان مسلح دفاع کردند. در اولین سالگرد این رخداد سیاسی، سعی داریم تاملی انتقادی داشته باشیم نه فقط بر آنچه رفت بلکه همچنین بر درس هایی که می توان از مبارزات جاری در ایران و در کل خاورمیانه آموخت.

بحران و خشونت

مردمی که از اعماق جهنم اجتماعی ایران برخاسته و در آبان به خیابان آمدند عمیقا از جمهوری اسلامی بیگانه شده بودند. معترضین آبان نیز همچون فرودستانی که  در سال های 2018 و 2019 موجی از مبارزه در سطح دنیا به راه انداختند، "آیندۀ خود را در گرو پایان‌ بخشیدن به نظامی می بینند که خود را با فقر، استثمار و محروم ساختن جامعه از امکانات پایه ای زندگی بازتولید می کند[3]. بدیهی ست ست بحرانی که جمهوری اسلامی ایران با آن روبروست، صرفا ناشی از "بحران مشروعیت" نیست. تحریم های آمریکا نیز به تنهایی علت غایی بحران نیست (به یاد آوریم که خیزش دی ماه 96 قبل از بیرون آمدن ترامپ از توافق هسته ای و اعمال تحریم ها بود). مهم تر از اینها، جمهوری اسلامی با بحران "حکمرانی"[4] دست و پنجه نرم می کند. این بحرانی اقتصادی، سیاسی، اجتماعی و ایدئولوژیک است که با بحران گرمایش زمین و اکنون همەگیری کووید19 بیش از پیش تعمیق یافته است.

 

تنها روش جمهوری اسلامی برای ساکت کردن مردم، که از حقوق بنیادی و دمکراتیک خود و پایه های بازتولید اجتماعی (خانه، بهداشت، آموزش، کار، هوای قابل تنفس، آب آشامیدنی...) محروم شده اند، اعمال خشونت است. سرکوب وحشیانه اعتراضات آبان هم عمق بحران را نشان داد و هم درجه رادیکالیزه شدن جوانانی که موجودیت اجتماعی شان  بیش از پیش غیر قابل تحمل شده است. در برخی از شهرها ، به خصوص در شهرهایی که اهالی شان را ملل تحت ستم  مانند عرب ها و کردها تشکیل می دهند، نیروهای حکومت تانک به خیابان آوردند یا از مسلسل های سنگین (مثل دوشکا)[5] استفاده کردند

اگرچه نظام اقتدارگرایی چون جمهوری اسلامی از نظر ساختاری بر خشونت استوار بوده و هست، با این حال خشونت اعمال شده در جریان خیزش آبان شوک آور و در سال های اخیر بی سابقه  بود. مردم از زمان تثبیت حکومت پس از پایان  جنگ ایران و عراق، یعنی از سال 1367 به بعد، چنین حجمی از خشونت پلیسی را در خیابان ها به چشم ندیده بودند. با توجه به بی سابقه بودن این خشونت دولتی، موقعیت کنونی ایران بیش از پیش شبیه فاز آغازین جمهوری اسلامی (1357-1367) شده است، یعنی زمانی که خشونت دولتی به شکلی سیستماتیک برای برساختن و تثبیت رژیم بکار گرفته شد. قدرت "انقلابیون" اسلامگرا تثبیت نمی شد مگر با اعلان جنگ اتنیکی - ناسیونالیستی توسط خمینی علیه «اقلیت های» ملی چون کرد، عرب و ترکمن؛ بدون جنگ پدرسالارانه علیه زنان و بدنشان (که بارزترین نمونه آن، اعمال حجاب اجباری بود)؛ و البته بدون قتل عام هزاران مخالف سیاسی در زندان ها در دهۀ تاریک شصت. "بازگشت" کنونی به آن دوران، بیش از هر چیز خود را در عکس ها و فیلم های شلیک مستقیم پلیس به سر و سینه معترضان نشان می دهد و نیز در اعدام مردم عادی در ماه های بعد از خیزش. این ها همگی در بستر کاهش چشمگیر پایگاه حمایتی جمهوری اسلامی به نسبت دوره اول حیاتش رخ می دهد.

انقلاب در تلویزیون به نمایش درنخواهد آمد

با توجه به بحران فعلی، خیزش های توده ای فرودستان با کوچک ترین جرقه ای از نو فعال می شود و به نظر می رسد که هر خیزش از خیزش قبلی رادیکال تر عمل می کند. قیام آبان 98 بسیار گسترده تر و مبارزەجویانەتر از دی 96 بود که در آن، دانشجویان چپ در تهران برای اولین بار همصدا کل نظام را نفی کردند: «اصلاح طلب، اصولگرا، دیگه تمومه ماجرااز همه مهمتر، جمهوری اسلامی ایران با مبارزات روزافزون جنبش های کارگری، معلمان، دانشجویان، بازنشستگان، زنان، ملل تحت ستم، و "اقلیت" های مذهبی  روبرو است. این دو "سطح" از مبارزه، قیام توده ای خودجوش و اشکال سازمان یافته تر مقاومت، با هم ارتباط متقابل دارند. اولی، دومی را رادیکالیزه و سیاسی تر از قبل کرده است. به عنوان مثال، مطالبات برخی از بخش های طبقه کارگر از بهبود شرایط کار، افزایش دستمزد و مبارزه علیه خصوصی سازی فراتر رفته و به خواست اداره شورایی کارخانه ها و آلترناتیو های رادیکال تر تمایل یافته است.

 

متاسفانه در اخبار رسانه های جریان اصلی بین المللی عمق بحران و فاعلیت سیاسی ستمدیدگان در ایران به ندرت منعکس می شود و بعضاً تصویر مخدوشی از آن بدست داده می شود. تا آنجا که به کنشگری سیاسی مربوط است، فقط فعالین حقوق بشری توانسته اند به عنوان سوژه های سیاسی به رسانه ها راه پیدا کنند. تا جایی که پای اقتصاد درمیان است، رسانه های جریان اصلی منشأ بحران را طوری بازنمایی می کنند که گویی فقر و فلاکت فعلی صرفاً از تحریم های آمریکا آب می خورد. در واقعیت امر اما ،ساختار نئولیبرالیسم از یک سو به فساد سیستماتیک الیگارشی «رانت خوار» منوط است و از سوی دیگر به ادغام اقتصاد ایران در سرمایه داری جهانی. این به هیچ رو بدین معنا نیست که تحریم های اقتصادی هیچ تاثیری و اهمیتی ندارند. برعکس، مردم تاثیرات به غایت ویرانگر و منفی آن را با گوشت و پوست خود تجربه کرده اند. این تحریم ها نه تنها مردم را از دسترسی به  امکانات پایه ای پزشکی و دارو برای بیماری های مزمن محروم کرده است، بلکه به کاهش شدید ارزش پول کشور در بازار جهانی نیز کمک کرده است. تحریم های اقتصادی قطعاً بحران را تشدید کرده است، اما به هیچ وجه نمی توان آن را علت اصلی بحران دانست. علیرغم این واقعیت، استراتژی ایدئولوژیک جمهوری اسلامی برای توجیه بحران اقتصادی فعلی این است که همه مشکلات "داخلی" را "ژئوپولیتیک" و در نتیجه، "بیرونی" جا بزند؛ همۀ مشکلات داخلی از خارج سرچشمه گرفته و نتیجۀ فعالیت های "دشمنان" امپریالیست است.  

شبه آنتی امپریالیسم

علیرغم تهدیدهای واقعی و رفتار ارتجاعی قدرت های امپریالیستی جهانی، آنچه باید به درستی از طرف چپ انترناسیونالیست مورد ارزیابی قرار گیرد ادعای "ضد امپریالیست" بودن دولت جمهوری اسلامی ایران است. از زمان انقلاب 1357، طبقه حاکم در ایران بواسطه ی یک گفتار فریبکارانه "ضد امپریالیستی" مشروعیت یافته اند که از طریق آن  مداخلات ژئوپلیتیکی سپاه پاسداران در منطقه به عنوان عاملی بازدارنده در برابر امپریالیسم ایالات متحده و متحدانش (بویژه اسرائیل و عربستان سعودی) توجیه می شود. این گفتار پس از جنایات امپریالیستی آمریکا در عراق و افغانستان و در نتیجه تشدید رقابت های ژئوپلیتیک در منطقه ابعاد جدیدتری یافته و تقویت شده است. همین پروپاگاندای دیرینه ست که برخی از جناح های چپ جهانی را فریب داده و اساساً آنها را به هواداران جمهوری اسلامی بدل کرده است[6]. "شبه آنتی امپریالیست" های طیف چپ دو رویکرد کلی دارند: یا چشم خود را بر سرکوب سیاسی و سلب مالکیت از مردم داخل ایران می بندند، یا اینکه مشکلات "داخلی" را به رسمیت می شناسند ولی ادعا می کنند که "محور مقاومت" نسبت به آنتاگونیسم های داخلی اولویت دارد؛ تو گویی جمهوری اسلامی ایران به راستی آنتی امپریالیست است.

شبه آنتی امپریالیست ها مسئله را به شکل دوگانەای کاذب صورت بندی  می کنندیا باید اردوگاه ایران، اسد، چین، حزب الله و روسیه را انتخاب کنیم و یا در جبهه امپراطوری آمریکا و متحدانش بایستیم. آنها در مقابل مداخلات جمهوری اسلامی ایران در عراق، لبنان، فلسطین، سوریه و یمن، سکوت اختیار می کنند. خواه این مداخلات، مستقیم باشد خواه غیر مستقیم از طریق کمک های  نظامی، اقتصادی و ایدئولوژیک-سیاسی به نیروهای مرتجعی مانند حشد شعبی، حزب الله، حماس، اسد و حوثی ها. آنتی امپ ها با امپریالیسم آمریکا مخالفت می کنند و در همان حال رویکردی غیرانتقادی و جانبدارانه نسبت به مداخلات منطقه ای جمهوری اسلامی ایران دارند. اما مجبور نیستیم که یکی از این  دو هیولا را "انتخابکنیم. بلکه باید  "راه سومی" پیدا کنیم که از این دوگانۀ کاذب فراتر رود. انقلاب اکتبر در عراق[7] و مبارزات جاری در ایران  که هم جمهوری اسلامی و مزدوران آن و هم ایالات متحده را نفی می کند، زمینه را برای راهی ورای این دوگانه  فراهم می سازد. اگر چپ به انترناسیونالیسم باور دارد، باید نقاب ضد امپریالیست را از چهرۀ جمهوری اسلامی بردارد. تحقق چنین امری منوط است به دفاع از مبارزات برحق مردم در داخل ایران و کل منطقه، و مقابلۀ همزمان با امپراتوری جهانی ایالات متحده، چین و روسیه و رسواساختن وحشی گری های جمهوری اسلامی در منطقه. 



[1] بیانیه نوشته شده توسط دیاسپورای ایرانی با امضای بیش از 170 مبارز چپ و دانشگاهیان را ببینید

https://roarmag.org/2019/11/25/leftists-worldwide-stand-by-the-protesters-in-iran/

[2] تعداد واقعی قربانیان مشخص نیست. عفو عمومی 304 نفر اما رویترز 1500 نفر را اعلام کرده استبه پیوندهای زیر مراجعه کنید:

https://www.reuters.com/article/us-iran-protests-specialreport-idUSKBN1YR0QR

https://www.amnesty.org/en/latest/news/2020/03/iran-at-least-23-children-killed-by-security-forces-in-november-protests-newevidence/#:~:text=Protests%20erupted%20in%20Iran%20on,the%20protests%20using%20lethal%20force.

[3] به درباره ما در همین وبلاگ مراجعه نمایید:

https://collective98.blogspot.com/p/page.html

[4] به مصاحبه دو ایرانی بطور ناشناس با یک رفیق ناشناس آمریکایی مراجعه نمایید:

https://crimethinc.com/2020/10/08/iran-there-is-an-infinite-amount-of-hope-but-not-for-us-an-interview-discussing-the-pandemic-economic-crisis-repression-and-resistance-in-iran

 

[5] این اتفاق در ماهشهر، شهری با اکثریت عرب در استان خوزستان در جنوب ایران که دارای یک سایت  استراتژیک مهم اقتصادی است، رخ داد و ویدئوهای آن در شبکه های اجتماعی منتشر شدمعترضین راه اصلی این سایت را مسدود کردند. مثالی دیگر مربوط به جوانرود یکی از شهرهای کرد در استان کرمانشاه است که در آنجا نظامیان بطور مستقیم و مداوم به مردم تیراندازی می کردند.

[6] دراینجا می توانید به مقاله تاسف باری که از سوی چپ های به اصطلاح  رادیکال فرانسوی منتشر شده  مراجعه کنید که در آن از قاسم سلیمانی به عنوان قهرمانی یاد شد که در برابر داعش و نیروهای امپریالیسم در منطقه جنگید:

https://acta.zone/mort-de-soleimani-et-realites-de-laxe-de-la-resistance/

[7] برای انقلاب اکتبر در عراق، نگاه کنید به:
https://roarmag.org/essays/one-year-on-iraqs-revolutionary-spirit-is-still-alive/

کردستان و ماشین کشتار: اعترافات اجباری از اعضای کومله

ماشین کشتار جمهوری اسلامی بوی اعدام می‌دهد. اعدام‌ها قریب‌الوقوع اند. تا کنون 20 نفر، ازجمله چند کودک بلوچ، به محاربه محکوم شده اند و قوۀ ق...